Impro-Bretagne : A quand remonte votre passion pour l’improvisation théâtrale ?
Matthieu Ricard : Je m’y suis intéressé dès le début des années 70 quand j’ai entendu parler du travail de Del Close à Chicago dans les années 60. Tout cela m’a tout de suite intrigué, car j’y voyais des accointances troublantes avec certains principes de vie du bouddhisme et la pleine conscience. Mais le fait d’avoir décidé d’aller vivre dans l’Himalaya ne me permettait pas de me déplacer facilement pour mon agrément personnel, même si j’avais très envie de voir ce qui se passait à Chicago en matière d’improvisation théâtrale et de vérifier l’intuition puissante que je ressentais à l’époque. Puis, plus tard , j’ai entendu parler du travail de Keith Johnstone au Canada. J’ai lu avec avidité Impro et Impro for Storytellers. Puis j’ai eu vent de la naissance de la LNI et du match d’impro à Montréal, et j’ai d’ailleurs pu visionner des matches enregistrés sur des cassettes VHS acheminées jusqu'à moi, quand ils ont commencé à être diffusés à la télévision au Québec. Je crois que j’ai vécu la même chose que toutes les personnes passionnées par l’impro dans le monde : quand on attrape le virus, on ne peut plus s’en défaire !